J’aime cette idée que les aspirateurs, les agrafeuses et les isolants thermiques portent secrètement, à la manière des plantes vertes ordinaires, des noms latins composés d’au moins quatre mots très difficiles à mémoriser.
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Est-il possible de déménager une araignée ?
Est-il possible de déménager une araignée ? D’une toile à l’autre, je veux dire, pas à l’autre bout du département ni dans une base militaire abandonnée (soviétique et contaminée, je suppose, quelque part au Tadjikistan) — je pense vraiment à une échelle domestique ordinaire, à un ordre de grandeur modestement habituel, aux appartements à taille humaine des humains statistiquement récurrents. Quelqu’un a-t-il essayé ? Y a-t-il une procédure ? Je ne vous cache pas que j’ai en tête une araignée bien précise (celle de la cuisine) ainsi qu’une toile concrète (celle de ma chambre), ainsi qu’un certain nombre d’autres questions que néanmoins je préfère ne pas développer hic et nunc, comme on dit, à froid de surcroît, merci — merci beaucoup — je vous saurais gré de me faire part de vos expériences arachnéennes uniquement, cette fois-ci.
Commander une Terre sur internet
Commander une Terre sur internet, par exemple, c’est la recevoir dans un carton de la taille d’un Système solaire rempli d’une sorte de velléité humaine sous forme de paillettes de polystyrène. En sorte que rien ne bouge, sans doute — ni la planète sous vide, ni l’échantillon d’un shampoing à l’orange, ni le yoyo bleu fluorescent offert en guise de goodie ludique affublé de l’inscription motivationnelle « YoYo! ». Objet suscitant un certain désarroi auprès de ceux qui vivent en apesanteur, cela va sans dire.
Depuis très longtemps je vivais dans cette patate
Depuis très longtemps je vivais dans cette patate que je viens de manger. Comment ai-je fait pour ne pas m’en rendre compte ? Gloups. Gloups ? Rien d’extraordinaire pourtant, une patate casino au goût douceâtre quelconque, prédestinée à une cuisson vapeur à la fin d’une journée simple et pluvieuse. Demain, me dis-je, je reviens aux céréales. C’est décidé. Et pourtant — je ne suis pas quelqu’un de superstitieux — mais alors là ! — je ne me fie, en ce qui concerne ma personne et mes patates, qu’à des données cuites à cœur par mon expérience — et encore, et encore !
Les rues lyonnaises sont tellement étroites
Les rues lyonnaises sont tellement étroites que les façades des immeubles en viennent parfois à se coller les unes aux autres. En résulte une promiscuité immobilière et spatiale déroutante, surtout le matin : tout le monde se balade à poil chez tout le monde, plus personne ne sait où est passée sa cuisine, il faut encore et encore refaire du café, il n’y a plus d’aspirine nulle part.